La Valls à deux tours

Anticiper, voilà qui n’est guère dans les compétences d’un homme politique… En général, la gestion de la France est menée au coup par coup, en fonction des remontrances de Bruxelles, des influences chinoise, russe ou américaine ou encore de la grogne populaire.

Mais, lorsqu’il s’agit de garder le pouvoir, le cerveau cortical droit fonctionne à plein : stratégie, stratégie et stratégie.

Manuel Valls a eu une idée géniale pour les prochaines régionales : composer un « front républicain » au 2e tour pour barrer la route au Front National. Vous savez ? Comme en 2002, lorsque Jacques Chirac s’est retrouvé face à Jean-Marie Le Pen lors des présidentielles, après la déculottée de Lionel Jospin.

Manque de chance : ni le PS, ni la droite, ni le Centre n’en ont envie. Et Marine Le Pen, qui fait beaucoup moins peur que son père, rigole sans se cacher : sa théorie de « l’UMPS » est ainsi validée. Et elle ne va pas se priver d’en faire un argument de campagne, même si aucun accord n’intervient.

Que nous propose en réalité Manuel Valls ? Un 1er tour de répétition générale, dans lequel les « petits partis » feront de la figuration (il faut bien leur laisser un peu de place) et un 2e tour de grand gala, où seuls les partis « en vue » joueront dans la cour des grands. C’est sans doute ça, la démocratie à la sauce Manuel.

Sans compter un sacré accroc à la crédibilité : ainsi, la gauche, qui tire à boulets rouges sur la droite, s’en ferait une alliée à l’occasion d’un vote-sanction ? Table rase des joutes orales, des attaques en règles, des procès d’intention ? Je rêve…

Et je ne vous parle pas des conséquences d’un tel « rapprochement » : si la coalition gagnait son pari de bouter la Marine hors des régions, quel spectacle donnerait à nouveau le traditionnel tandem gauche-droite pour la nomination des présidents de région et de leurs adjoints ?

Si le 2e tour est aussi important, pourquoi en faire un 1er ? Il suffit d’organiser une élection régionale à un seul tour – et chacun pour soi ! Une bonne bagarre bien saignante une fois pour toutes et, la veille du scrutin, le sort en est jeté.

De toutes manières, la gauche, comme la droite, ont placé le Front National là où il se trouve aujourd’hui. Il faut en assumer la responsabilité, mes p’tits gars.

Mais comme personne ne tire des leçons de l’histoire, j’imagine bien, aux prochaines présidentielles, le premier ministre professer qu’il faut absolument que la gauche et la droite trouvent un candidat commun.

C’est une Valls à vous faire tourner la tête…


One comment on “La Valls à deux tours

  1. Philophenomene dit :

    Vaseux !? Comment ça, vaseux ? Nos deux jeux de mots sont parfaitement intelligents et drôles – non mais…

Laisser un commentaire