Orthographe : réforme ou méforme ?

Franchement, mettre en œuvre la réforme de l’orthographe 26 ans après l’avoir conçue, voilà qui sent le renfermé et le rassis… En un quart de siècle, il s’est passé tellement de choses sur le plan de l’écriture que cet « ajustement » paraît bien anodin.

Le raz-de-marée vient du langage SMS, autrement dit des textos. Il y a belle lurette que les jeunes Français ne se posent même plus la question de l’utilité des accords de participe passé, des tirets pour les nombres ou de l’accent circonflexe !

Le vrai courage eut été de faire table rase de toute l’orthographe pour la remplacer par le langage texto. Ça, c’était une vraie réforme !

Vous aurez compris, chers lecteurs, la profonde ironie de ce billet. Si tel n’était pas le cas, voici, pour vous en convaincre, un texte que j’avais publié il y a 4 ans sur un forum consacré à l’écriture :

C’est sûr : si l’accent circonflexe disparaissait, cela laisserait un arrière-goût de bâclage et une écriture sans intérêt. Quel bellâtre – ou gâteux – a-t-il eu l’idée de le supprimer ? A-t-il pété un câble ? De quoi ? L’accent circonflexe au bûcher ? J’en suis blême de rage (ô rage, ô désespoir, ô bêtise ennemie…).

Faut-il châtier le coupable ? le bâillonner, le battre comme plâtre ? le traîner en justice ? lui fendre le crâne ? le châtrer ? Sans état d’âme, je vote pour le blâme et la disgrâce, à tout le moins. A lui de disparaître !


One comment on “Orthographe : réforme ou méforme ?

  1. Philophenomene dit :

    Merci pour ce commentaire et les félicitations.

    Je ne connaissais pas le film (et donc pas la tirade), ignare que je suis ! Mais grâce à Internet – ô merci le web -, je viens de beaucoup l’apprécier.

    J’aimerais partager cette trouvaille avec les lecteurs de passage :

    Voilà ! Vois en moi l’image d’un humble vétéran de vaudeville, distribué vicieusement dans les rôles de victime et de vilain par les vicissitudes de la vie. Ce visage, plus qu’un vil vernis de vanité, est un vestige de la vox populi aujourd’hui vacante, évanouie. Cependant, cette vaillante visite d’une vexation passée se retrouve vivifiée et a fait vœu de vaincre cette vénale et virulente vermine vantant le vice et versant dans la vicieusement violente et vorace violation de la volition. Un seul verdict : la vengeance. Une vendetta telle une offrande votive mais pas en vain car sa valeur et sa véracité viendront un jour faire valoir le vigilant et le vertueux. En vérité, ce velouté de verbiage vire vraiment au verbeux alors laisse-moi simplement ajouter que c’est un véritable honneur que de te rencontrer. Appelle-moi V.

    Peut-être devrais-je proposer mes services d’écriture au monde du cinéma ?

Laisser un commentaire