Archives Nationales : le plein de découvertes !

Une journée enchanteresse… J’avais proposé à l’association culturelle de ma caisse de retraite complémentaire cette sortie originale en deux parties :
– création d’une enluminure sur parchemin
– visite d’un endroit généralement fermé au public : le dépôt des Archives

Nous étions 10 pour vivre ces moments exceptionnels dans un lieu emblématique : l’hôtel de Soubise, dont la partie la plus ancienne date du 14e siècle. Dévolu aux Archives Nationales sous Napoléon 1er, qui voulait donner aux citoyens libre accès à tous les documents de l’État, il n’a cessé de s’agrandir pour accueillir les fonds toujours plus nombreux.

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Pour faire un sort aux idées reçues, la fréquentation des Archives Nationales de nos jours s’effectue à 60 % par les chercheurs et historiens et à 40 % par le Français lambda. C’est donc un lieu bien vivant où l’on peut rechercher tout document entre l’année 626 et la Révolution (les archives de la Révolution à nos jours ayant été transférées à Pierrefitte). Les fonds à Soubise représentent 46 km de linéaire.

Deux grands chocs visuels :

1) les galeries voulues par Napoléon III avec une architecture résolument symbolique, mêlant le matériau ancien, noble et solide qu’est le bois de chêne et la modernité des escaliers en métal, signe de l’industrialisation de l’époque

Enluminure 076

2) la Galerie du Parlement, construite sous Louis-Philippe, et qui contient 26.800 procès-verbaux de jugements (les premiers datant du 13e siècle), rassemblés, sous Louis XV, dans des reliures en cuir, dont certaines ont subi les outrages du temps…

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Les documents les plus précieux sont regroupés dans « l’armoire de fer », coffre-fort contenant des documents aussi divers que les textes constitutionnels de la France, le Serment du Jeu de paume, la dernière lettre de Marie-Antoinette ou le texte de 1936 instituant les congés payés… Impossible d’y accéder, bien sûr !

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L’autre partie de la journée nous a permis d’approcher la technique de l’enluminure, cet art millénaire d’illustration de textes sur papyrus, parchemin ou papier, avec des matériaux issus de la nature :

– encres (noix de galle, brou de noix)
– pigments végétaux (garance, pastel, safran…)
– pigments minéraux (lapis-lazuli, cinabre, malachite, ocre…)
– pigments animaux (encre de seiche, cochenille)
– liants (blanc d’œuf, gomme arabique)

Avec un modèle, nous avons réalisé une enluminure sur parchemin : ponçage du support à la poudre de pierre ponce, reproduction du dessin au crayon, renforcement des contours à l’encre de Chine, remplissage aux couleurs de notre choix, en commençant toujours par la pose d’or (oui, de la vraie poudre d’or, mélangée ici à du mica – par économie !).

Bon, c’est une première pour moi, mais voici le travail : d’abord l’encre de Chine, puis la pose de l’or (poudre + gomme arabique) et le l’enluminure finalisée :

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Culture et créativité : une bien belle journée !


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