De Gaulle : un biopic de grande qualité

Un peu plus de 5 heures pour cette évocation du grand Charles entre 1940 et 1970 : trois épisodes hier et, grâce à la fonction « replay », aujourd’hui les trois derniers épisodes qui ne seront diffusés que le 9 novembre.

France 2 lance la mini-série "De Gaulle, l'éclat et le secret", sur la vie  du général

C’est une vraie réussite et je n’ai pas boudé mon plaisir. La réalisation montre des trouvailles originales, soigne les décors et les costumes et met en valeur des dialogues étincelants. Quant aux personnages, ils sont fantastiques, à commencer par Samuel Labarthe, époustouflant dans sa composition du personnage principal ! L’acteur restitue magnifiquement, sans jamais les plagier, la silhouette, les mimiques et cette façon si particulière de parler du général. Et il réussit même à faire oublier son maquillage (fort bien fait). Une performance grandiose !

Francis Huster frôle le génie dans le rôle de Malraux. Geoffrey Bateman (Eisenhower) et Christopher Craig (Churchill) sont plus vrais que nature. Les autres acteurs ne sont pas en reste et contribuent à donner à cette fiction la couleur et l’atmosphère d’un documentaire.

Il est malgré tout un peu dommage, à mon sens, d’avoir véhiculé l’image d’ultra-discrétion d’Yvonne de Gaulle. Et le jeu de Constance Dollé, excellente comédienne, colle à cette image, sans doute un peu réductrice. Yvonne Vendroux n’a-t-elle pas, en effet, déclaré à ses parents, après leur première sortie en couple : « Ce sera lui ou personne » ? De même, fervente catholique pourtant, elle se positionna en faveur de la loi Neuwirth.

Cette femme, qui a certes suivi et soutenu son mari tout au long de leur vie, a dû faire des choix à certains moments de sa vie, vite évoqués dans le documentaire : embarquer sa famille sur un bateau à la destination inconnue, s’adapter aux contraintes du milieu militaire et aussi à l’exil, gérer le fonctionnement logistique de l’Élysée, répondre au protocole exigé par sa position de « première dame » et affronter toutes les critiques, au tournant d’une société d’après-guerre en pleine mutation.

Cette réserve (mineure) n’enlève rien à cette fresque chatoyante, qui, en ces jours plus que déroutants, rappellent, valorisent et glorifie « une certaine idée de la France ».


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