Il y en a un qui a tout compris et qui applique cette maxime à sa manière : Carlos Goshn, le grand patron de Renault… Il vient d’annoncer des licenciements « à titre préventif ». C’est grandiose ! Quel concept novateur ! Quel patron visionnaire : licencier aujourd’hui pour éviter d’avoir à le faire demain !
Pas de réflexion sur un redéploiement des activités, pas d’idées sur la conception de voitures adaptées à l’évolution du marché et aux ressources énergétiques alternatives, pas de stratégie commerciale et concurrentielle créative, pas de politique du personnel valorisant l’interaction des compétences et la culture d’entreprise…
Ah, on n’a pas de pétrole, mais on a de sacrées idées !
Quand les chefs d’industrie deviennent des liquidateurs de leur propre entreprise, ça fait autant frémir que les actes hasardeux d’hommes politiques incompétents.
Carlos Ghosn n’a-t-il pas été surnommé « cost-killer » au Japon ?
N’a-t-il pas « introduit », chez Nissan, le concept de licenciement, au pays de l’emploi à vie ?
Je ne suis qu’à peine surpris que le 3e salaire du CAC40 (7.4 millions d’euros en 2006), avec son Contrat 2009 grandiloquent, joue les fossoyeurs chez Renault. C’est d’autant plus désolant que Renault affiche des résultats honorables mais las, il faut bien nourrir les actionnaires, avides de rentabilité, de croissance à deux chiffres et de MOP – la sacro-sainte « Marge OPérationnelle » – digne de Porsche.
Les Laguna s’entassent dans les parkings de l’usine de Sandouville, on demande aux ouvriers d’observer des jours de chômage technique et pendant ce temps, Renault engloutit des centaines de millions d’euros en F1 pour des résultats plus que mitigés …