C’est une petite ville du Val d’Oise, à 70 km de Paris, près de Magny-en-Vexin. Un immense sanatorium à l’architecture unique et monumentale (3 bâtiments en forme de paquebot de 120 m de long chacun) y a été construit dans les années 30.
Qui se souvient aujourd’hui que l’un de ces bâtiments a servi de camp d’internés en 1940, parmi les tout premiers ouverts en France ? On y a emprisonné hommes et femmes soupçonnés d’être résistants, syndicalistes, communistes, juifs… et arrêtés par la police française aux ordes de l’occupant ou par les Allemands eux-mêmes.
Sur 1500 internés, beaucoup partirent dans les camps de concentration pour n’en plus revenir. D’autres furent transférés dans d’autres camps d’internés, lorsque Aincourt devint en 1942 un centre d’entraînement pour les miliciens des Groupes Mobiles de Réserve (GMR).
Aujourd’hui, près de la stèle qui rend hommage à ces hommes et femmes victimes du nazisme, se dresse encore le bâtiment de la honte, dans un état pitoyable (fenêtres brisées, détritus et débris dedans et dehors, tags sur tous les murs).
Mais des associations du souvenir se mobilisent (sans grand résultat) pour obtenir une réfection du lieu et lui donner un aspect digne du symbole qu’il représente. Et, elles organisent, chaque 1er samedi d’octobre, en présence des quelques anciens prisonniers encore vivants, de leurs descendants et de tous ceux qui tiennent à se souvenir, une cérémonie commémorative pleine d’émotion et de recueillement.
Le bâtiment d’internement (Pavillon Bonnefoy-Sibour)
La stèle commémorative (à 150 m du bâtiment) et l’honneur aux victimes