Cela devait arriver un jour… Daniel Cordier est mort. Il venait d’avoir 100 ans (le 20 août).
Grand résistant de la première heure, ayant rejoint De Gaulle à Londres en 1940, formé pour devenir un agent des services spéciaux de la France libre, il a secondé Jean Moulin dans sa mission d’unifier la Résistance, non seulement pour fortifier la lutte contre l’occupant, mais également pour contrer l’alliance anglo-américaine qui voulait mettre la France sous sa tutelle.
Comme il en avait témoigné, Daniel Cordier a toujours ignoré l’identité réelle de Jean Moulin : il travaillait pour « Rex » et a été son bras droit jusqu’à son arrestation et sa mort en 1943. Il n’a connu son véritable nom qu’en octobre 1944.
Et c’est grâce à Jean Moulin, fin dessinateur et passionné d’art contemporain, que Daniel Cordier s’est intéressé à la peinture : il est devenu marchand d’art et galeriste, a lancé de nombreux artistes et a fait don de centaines d’œuvres au Centre Pompidou.
C’était l’avant-dernier Compagnon de la Libération encore vivant. J’aurais aimé qu’il fût le dernier disparu… pour en être le symbole éternel.