J’ai adhéré cet été à l’association « SOS – Sauvegarde de l’Orgue de la Sorbonne » qui s’est fixé comme but de redonner vie à cet instrument unique, puisqu’il est le seul orgue intégral et non modifié du facteur Louis Paul Dallery (1) parvenu jusqu’à nous et, à ce titre, fait partie du patrimoine français à valoriser et à faire connaître.
Fabriqué en 1825, muet depuis 1859 à cause des vicissitudes de l’histoire, il trône en tribune dans la chapelle de la Sorbonne, elle-même en souffrance et qui nécessite des travaux de rénovation importants (voûtes notamment – mais aussi tribune de l’orgue, qui s’est affaissée). Elle est fermée au public (même aux étudiants) et n’est accessible qu’au moment des Journées du Patrimoine.
Il faut rappeler que la crypte de la chapelle contient les restes du cardinal de Richelieu et de sa famille, ainsi que ceux d’une dizaine d’étudiants et professeurs de la Sorbonne fusillés par les Allemands au cours de la seconde guerre mondiale.
C’est donc un projet commun de restauration que doivent mener l’Etat (Monuments Historiques – la tuyauterie de l’orgue est classée depuis l’année 1980), la Ville de Paris (propriétaire de l’orgue) et la Chancellerie de la Sorbonne (affectataire). De fait, l’association SOS se positionne comme médiateur pour faire aboutir ce projet ambitieux (mais réaliste !) qui peut redonner vie à un lieu prestigieux, hautement culturel et pédagogique via :
- la création d’un Centre de Recherches et d’Interprétation de la musique classique et pré-romantique
- des partenariats avec les Conservatoires
- des récitals et concerts
- un concours international
- des master classes
Nous venons de passer les 2 jours à accueillir, renseigner et alerter les visiteurs. Un diaporama très explicite et des brochures les informaient sur les actions passées et en cours, sur la complexité de rassembler les points de vue des divers acteurs concernés. Beaucoup d’entre eux nous ont fait part de leur découverte du lieu, posé des questions sur l’orgue et rempli notre « Livre d’or » de mots très chaleureux, montrant leur attachement à notre patrimoine.
Le recteur-chancelier de l’Université est venu saluer notre présence et nous assurer de son soutien. Il a précisé que ses services étaient très actifs dans la recherche de partenaires pour faire revivre cette chapelle et tout ce qu’elle contient. Les actions conjuguées de la Chancellerie et de l’association laissent espérer que cette magnifique chapelle puisse de nouveau recevoir un public très demandeur et résonner des sonorités de cet orgue, témoin précieux d’une période de transition entre la facture « classique » traditionnelle et le renouveau organistique du 19e siècle, représenté brillamment par Aristide Cavaillé-Coll.
Les photos ci-dessous sont de votre servante, prises les 15 et 16.09.2018
1) Les visiteurs arrivent à la chapelle
2) La coupole et l’orgue Dallery (1)
3) La façade de l’orgue
4) Le tombeau de Richelieu et l’orgue
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(1) Les Dallery font partie de ma généalogie. Une Dallery est à l’origine de la branche-soeur de celle des facteurs d’orgue et un autre fut le parrain d’une de mes ancêtres.
« Rendre possible ce qui est souhaitable » (Richelieu)
Merci de votre visite et de votre commentaire sur Richelieu.
Il semble que la citation exacte soit : « La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire », ce qui diffère un peu de la vôtre… Elle serait extraite soit des « Mémoires », soit de son « Testament politique » (j’avoue que je n’ai pas vérifié l’origine).
En voici deux autres parmi des dizaines que l’on pourrait citer :
« Il faut écouter beaucoup et parler peu, pour bien agir au gouvernement d’un État. »
« Si Dieu défendait de boire, aurait-il fait ce vin si bon ? »