Réussite de première !

Atmosphère et ressenti pour la « première » de la création mondiale de « Samuel dans l’île ».

La loge est une ruche : on y parle de tout, de rien ; on rêve à une salle pleine, composée des premiers spectateurs que la promotion presse a intéressés, mais aussi d’amis, de collègues, de relations et de la famille ; on espère qu’il vont aimer ; on espère aussi que la critique se déplacera. Les protagonistes ont beau être de grands professionnels, de « vieux routards », le cœur bat comme au premier spectacle !

Tradition chaleureuse et attendrissante : l’échange de cadeaux entre tous les participants à la production. Façon de conjurer le sort, de partager et renforcer le courage, de se placer dans les starting-blocks, de sceller le travail d’équipe et l’amitié… A cet instant, sourires et regards sont plus parlants que les mots. Les mots, c’est pour dans quelques minutes…

Derniers moments avant de faire entrer le public : tous les acteurs sont en place sur scène, le rideau se referme sur eux ; et le directeur de la salle qui crie : « Merde à tous ».

Soudain, les portes s’ouvrent, le public entre, cherche la meilleure place, s’installe, dans un fond sonore adapté (ici, bruit des vagues et cris des mouettes) : brouhaha, rires, exclamations… Je me demande s’ils vont penser à éteindre leur portable.

Je me demande aussi s’ils vont aimer le décor, les costumes, les bruitages, la mise en scène, tout ce travail d’artisan passionné. J’espère qu’ils vont apprécier la richesse du scénario, la subtilité de la construction théâtrale. Et tout repose maintenant sur les acteurs : ce sont eux qui vont animer le décor et les accessoires, donner vie aux bruitages, faire vibrer les répliques, dessiner le caractère des personnages et donner à la mise en scène son éclairage et sa raison d’être.

La demi-heure qui suit me semble longue, très longue. Je suis à la fois sereine parce que je sais que tous les rouages de la mécanique ont été vus, revus et répétés, mais aussi fébrile car mon coeur et mon esprit sont avec les acteurs, derrière le rideau : est-ce long pour eux aussi ? Ils entendent le bruissement du public. Que font-ils ? Chacun à sa place ou bien regroupés en cercle, se tenant par les épaules comme des rugbymen avant un match ? Clins d’oeil complices ou concentration extrême ? Peut-être les deux…

Mon coeur s’arrête : les lumières s’éteignent lentement, le brouhaha s’apaise et le rideau s’ouvre.

Samuel est dans l’île, et c’est merveilleux !

Sonia Vollereaux, Jean-Claude Deret et Yvon Carpier – Séance de travail dans un décor en cours de montage.


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