Où on reparle de dégraisser le mammouth

Je suis en colère, frustrée, déçue, écœurée… Mais est-ce étonnant quand il s’agit de la lourdeur administrative de l’Éducation Nationale ? Ce ministère est si rigide, si uniforme, si engoncé dans ses procédures (et ses certitudes…), si peu adapté à l’environnement en mouvement !

Il existe des fonctionnaires qui arrivent à bousculer les barrières structurelles : cela s’appelle intelligence d’application… ou bien ouverture d’esprit. Il en est d’autres pour qui « rigueur » signifie « œillères » et « formation d’adultes » correspond à « loterie ».

Jugez-en vous-mêmes…

En 2004, j’envoie à Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (section : formation continue) mon dossier de candidature à la formation « Licence Professionnelle d’Écrivain Public », que cet établissement est le seul à dispenser en France avec une université du Sud (Toulon, je crois). J’ai un dossier solide, un projet professionnel béton, des arguments techniques et une approche organisationnelle et mentale cohérente.

Dossier accepté, chic ! Mais hic aussitôt : la date de l’épreuve écrite, suivie d’un entretien avec le Jury, est fixée un jour où j’ai déjà un engagement professionnel (contrat signé). Je demande (bêtement, me direz-vous) si une autre date est prévue.

De quoi ? Question déplacée, crime de lèse-administration, qui n’est pas au service des individus. « On » n’a pas que ça à faire. A vous de vous adapter à notre organisation. Vous vous croyez où, là ? Circulez…

Bon, me dis-je… Une année de perdue. Je présenterai à nouveau mon dossier en 2005. Ce que je fais.

Voulant anticiper toute nouvelle déconvenue et me rendre disponible, j’annule le module de 2 jours de formation que je dois animer début juillet 2005, en apprenant que l’épreuve écrite, suivie (etc.), a lieu le 5 juillet. Entretemps, pour compléter mon information, notamment au niveau de la réforme des diplômes (LMD), j’assiste à une réunion le 14 mai, au cours de laquelle je constate que mes motivations répondent exactement aux directives du Ministère du Travail : mettre son talent d’écriture au service de ceux qui en ont besoin dans un objectif socio-culturel.

Pleine de confiance dans la décision de la Commission pédagogique (qui a retenu mon dossier l’année précédente, souvenez-vous), je reconstitue ce dossier et j’effectue parallèlement les démarches de prise en charge financière de ma formation, les organismes concernés me rassurant sur la parfaite adéquation de mon projet aux contraintes économiques actuelles et à mes objectifs propres, l’ANPE m’octroyant même une aide de 2.000 Euros.

Pourtant, couperet : je reçois le 22 juin une lettre laconique m’informant que mon dossier n’est pas retenu par la Commission pédagogique.

Pour quelles raisons ? Mystère.
Sur quels critères ? Mystère.

Mon sang ne fait qu’un tour et je décide de demander des explications sur la nature du refus. Car, enfin, ce qui est valable en 2004 ne l’est plus en 2005 ? Je sais, tout change, mais en l’occurrence, qu’est-ce qui a changé ?

– la composition de la Commission pédagogique ?
– les critères de sélection ?
– le nombre de places pour cette formation ?
– le passage subit d’une perturbation cérébrale galopante due à la canicule qui s’annonce ?

En même temps, connaissant le mammouth, je lance une campagne de soutien auprès de collègues, amis, famille, relations professionnelles, ex-stagiaires, pour conforter la solidité de mon projet et demander le réexamen de mon dossier. Il y a urgence : l’épreuve écrite est le 5 juillet.

Si je suis en colère, frustrée, déçue et écœurée, c’est que j’ai du mal à admettre d’être refoulée sans raison valable (je dirais même : sans raison du tout !) par des personnes qui avaient validé mon dossier l’année précédente.

Pour siéger à la Commission pédagogique, faut-il avoir un quota à la place du cœur, un jugement à la place d’un esprit d’analyse, des normes à la place d’une vraie démarche pédagogique, des forceps à la place d’un accompagnement professionnel ?

Tout au long de ma vie professionnelle, je me suis battue pour la reconnaissance de mes compétences et de mon potentiel, de ma place dans l’entreprise.

Encore un combat à mener. Gazelle contre lionne ? David contre Goliath, probablement. Protozoaire contre mammouth, très certainement !

Qu’en pensez-vous ?


2 comments on “Où on reparle de dégraisser le mammouth

  1. Niconippon dit :

    C’est vrai que c’est complètement abhérent ce machin ! C’est toujours pareil, dans l’administration, on perle de réformes mais ce n’est JAMAIS au profit des usagers…Pauvre France !

  2. marithé dit :

    pensez un peu à ceux qui n’ont pas votre culture , qui essaient de se battre avec l’administration ..peut-être devriez vous contacter Julien Courbet sur TF1 – Amicalement

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