Jane Fondamentale

J’ai toujours aimé Jane Fonda pour la sincérité, la force, la détermination et la longévité de ses engagements.

Et je l’aime encore plus aujourd’hui d’avoir utilisé sa sérénité, son recul, sa liberté d’expression et son élégance pour remettre vertement à leur place MM. Drucker et Elkabbach.

La (toujours) belle n’a rien à attendre d’eux : cela lui permet d’être franche (1).

Que c’est réjouissant d’avoir entendu Jane Fonda reprocher à Michel Drucker de lui couper la parole et de ne pas cesser de regarder sa montre !

Que c’est jubilatoire de l’avoir vue apostropher Jean-Pierre Elkabbach par deux fois, pointant sa « méchanceté et son « agressivité », notamment lorsqu’il a voulu absolument lui faire dire que son mari était républicain alors qu’elle est démocrate – et alors ?

Le premier s’en est tiré avec l’excuse qu’il était l’heure de recevoir la fille de l’invité.

Le second aurait mieux fait de se taire, car sa réponse a été d’une stupidité navrante : « Je vous aime trop pour être agressif ».

Je n’aima pas beaucoup Drucker, je l’ai déjà écrit : il veille à ne jamais perdre le contrôle, à mener lui-même la danse, à formuler les réponses aux questions qu’il pose, à montrer qu’il sait, qu’il voit, qu’il fait ! Son émission est formatée, hyper-cadrée, rigide, convenue et ne laisse aucune place à l’expression des invités.

Quant à Elkabbach, il m’inspire carrément du dégoût : il est mielleux, retors, suffisant, condescendant, méprisant. Sa technique d’interview est faite de questions provocatrices et humiliantes, énoncées d’un ton doucereux, faussement intéressé et avec l’objectif de déstabiliser et de nuire. Ce qui me frappe chez cet homme, c’est son absence totale d’empathie et d’humour. Le « triste sire » qui se prend au sérieux…

Il ne faut pas être psychologue patenté pour se rendre compte que, l’un comme l’autre, sont des angoissés, des « pas sûrs d’eux ». Chez Drucker, cela se traduit par un besoin forcené de tout contrôler – ça le rassure. Ce n’est pas très grave. Mais chez Elkabbach, patron d’Europe 1 et, ce qui est peut-être moins connu, PDG de la chaîne de télévision « Public Sénat », c’est dangereux.

Alors, merci. Merci mille fois, Madame Fonda, d’avoir su, en trois phrases simples, dans un français impeccable et un calme teinté d’ironie, vous faire respecter, tout simplement !

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 (1) « La franchise ne consiste pas à dire tout ce qu’on pense, mais à penser tout ce qu’on dit » – Hippolyte de Livry  (Maximes – 1815)



One comment on “Jane Fondamentale

  1. Jean-Claude Deret dit :

    J’avais commencé un commentaire, je l’ai perdu ! Je disais que j’aime aussi jane avec quelques bémols. Mais je te reùercie d’avoir cité Livry avec cette belle maxime sur la franchise.

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