Trouille et citrouille

Halloween (1) est une très ancienne fête européenne d’origine païenne, célébrant la fin de l’année en Gaule. C’était une fête en l’honneur du Samhain, dieu de la mort, mais également une fête romaine en l’honneur de la déesse des fruits et des arbres, Pomona. Les couleurs d’Halloween, noir et orange, combinent les deux idées : mort et moisson.

La fête de Samhain était la plus importante des fêtes gauloises. On servait à table deux taureaux blancs liés par les cornes, sacrifiés après la cueillette du gui. Le festin rassemblait tout le village. On y buvait de la bière, du vin et de l’hydromel.

Ce dernier jour de l’année, on supposait que les esprits pouvaient faire une brève visite à leurs parents et Samhain tentait de rassembler les âmes de ceux qui étaient morts durant l’année afin de leur révéler leur sort.

La fête durait d’une semaine à quinze jours et, pour être certains d’effrayer les esprits, les Gaulois étaient grimés et portaient des costumes effrayants.

Peu à peu éteinte en Gaule, cette fête a perduré en Angleterre, notamment chez les Écossais et les Irlandais. Et, comme chacun sait, beaucoup d’Irlandais on émigré vers les États-Unis.

Actuellement, oubliant ces racines ancestrales, les « pour » et les « contre » Halloween s’opposent à cause du mercantilisme lié à cette fête. Mais toutes les fêtes n’incitent-elles pas à dépenser de l’argent et à consommer (surtout la nourriture) ?

Oyez Noël avec le sapin, les cadeaux, le réveillon et la dinde farcie
Oyez l’Epiphanie et la multiplication des galettes : chez soi, au bureau, dans les associations, etc.
Oyez Pâques et son fameux agneau, sans oublier le chocolat sous toutes ses formes
Oyez la Pentecôte et son tendre veau

Et ce ne sont là que de fêtes religieuses… Car il y a encore la fête des Pères, des Mères, des Grands-mères – tiens, pas des Grands-pères (2) – qui allègent allègrement le porte-monnaie.

Aussi, faire le procès d’Halloween uniquement pour des raisons financières me semble exagéré, d’autant que les Français sont à l’affût de la moindre chose à célébrer pour dépenser de l’argent et se réunir pour manger et boire : départ à la retraite, naissance d’un enfant, fiançailles, mariage, PACS, divorce (!), crémaillère, noces de coton ou de vermeil, succès à un examen, un concours…

Ne crachons donc pas dans la soupe (au potiron) : les enfants adorent se déguiser et, cette fois, ils peuvent « faire peur » à tout le monde en s’amusant et sans risquer de représailles ! Ils ne font là que reproduire les traditions de leurs ancêtres gaulois.

Et si, finalement, l’argument financier n’était qu’une façade pour cacher la vraie raison de prendre position contre cette fête : elle est païenne. PAÏENNE ! Vous vous rendez compte : s’amuser autour des morts… La rigueur chrétienne a encore frappé.


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(1) Halloween, mot anglais, est l’abréviation de All Hallow »s Eve, c’est-à-dire « La veille avant la Toussaint » (hallow venant de holly : saint)

(2) Le café est à l’origine de la fête des Grands-mères. Pour les Grands-Pères, je ne vois guère que le tabac… Mais ça la fiche mal, en ces temps de protection du non-fumeur…


One comment on “Trouille et citrouille

  1. Jean-Claude Deret dit :

    Tout est, hélas! strictement exact. On annonce ce matin qu’on va renforcer la loi contre l’usage du tabac dans les lieux publics, ce qui fait hurler les buralistes, mais dans le même temps un amendement tente d’affaiblir les lois contre l’alcoolisme, texte émanant bien sûr des lobbies pinardiers. La santé est prise en otage.
    En France, tout finit par des rançons…

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