Une journée particulière ?

8 mars, journée de LA femme… Je suis toujours restée dubitative concernant ce genre d’hommage. C’est comme la fête des mères, des pères… et des grands-mères (sponsorisée par le café du même nom) ; ou encore celle des voisins (la fameuse journée « Immeubles en fête »)… Je ne suis pas contre ;  je me demande simplement pourquoi mettre l’accent une fois par an… sinon pour souligner que, le reste de l’année, on n’y pense pas ?

Quelle est l’utilité, quel est le sens de cette mise en avant annuelle des femmes ? Leur permettre de s’exprimer un peu plus longuement ? Faire le point sur les « avancées » (gastéropodiennes) en matière d’égalité hommes/femmes ?

A ce sujet, en cherchant matière à étoffer cet article, je viens de relever une de ces petites phrases ministérielles qui en dit long sur l’incompétence d’un ministre, les habitudes machistes et le chemin restant à parcourir pour éradiquer les deux…

Gilles de Robien, Ministre de l’Education Nationale, le 15 février 2006, dans La Dépêche du midi » :

« L’apprentissage se fait par l’hémisphère gauche du cerveau, on apprend par séquence et non en globalisant. C’est comme pour apprendre à conduire, on n’apprend pas en même temps à tenir le volant, allumer la radio et caresser éventuellement la cuisse de sa voisine. « 

Je ne suis même pas choquée : je suis atterrée…  Ce n’est pas parce que la méthode de lecture globale est un véritable échec qu’il faut s’en prendre au cerveau droit… Cela dénote une profonde méconnaissance du fonctionnement du cerveau (j’y reviendrai avec un article consacré à cela).

De plus, l’exemple donné n’est pas pertinent. Car, justement, conduire une voiture fait appel à la globalisation et la simultanéité des actes : tenir le volant, regarder dans les rétroviseurs, évaluer les distances et les vitesses, actionner les pédales, observer la signalisation au sol comme sur les panneaux…

D’autre part, faire un lien entre l’apprentissage à l’école et la conduite d’une voiture est très réducteur : on peut savoir conduire une voiture à 12 ans et ne pas savoir lire au même âge…

Quant au propos machiste évoquant un ersatz de droit de cuissage, il n’est pas à l’honneur d’un ministre en fonction, qui « gère » notamment une catégorie professionnelle en majorité féminine.

Et vous vous étonnez de constater qu’il y a peu de femmes en politique ? Mais il y a une raison, bien réelle : les femmes attaquent les hommes sur leurs actes, et non sur leur masculinité.

A QUAND UNE « JOURNEE DES CONS » ?


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