Théâtre, le cinéma te salue !

Très beau film que ce Stage beauty, qui évoque les changements du monde théâtral anglais du 18ème siècle.

Le roi Charles II, pétri de culture française, rétablit les spectacles publics interdits sous le puritain Cromwell, puis autorise les femmes à monter sur les planches, défendant désormais aux hommes de jouer les rôles féminins. Le monde s’écroule alors pour le célèbre acteur Edward Kynaston, aussi beau que parfait dans ses incarnations des grandes héroïnes du répertoire.

Ce film est un véritable hommage amoureux au théâtre. Les décors et costumes sont très beaux, les éclairages (souvent en clair-obscur) mettent en valeur non seulement les acteurs, mais aussi leur caractère et leur cheminement interne. J’ai eu l’impression d’assister à la mise en mouvement des célèbres personnages des grands peintres flamands.

C’est également une chronique sociale : la reconnaissance des femmes en tant qu’actrices ; la lente et douloureuse reconversion d’un acteur déchu ; la disparition d’un jeu théâtral très rituel et codifié au profit d’un naturalisme et une spontanéité donnant aux personnages une authentique et profonde dimension psychologique.

L’interprétation est en tous points remarquable, les seconds rôles aussi bien campés que les premiers. Le scénario est alerte, impertinent. Les dialogues sont précis et imagés, parfois cruels quand il s’agit de mettre Edward Kynaston devant son destin.

Pour moi, une superbe réussite.


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