Trois heures et demie du mat’

Je ne dors pas. Normal, il était prévu que je m’éveillasse ce dimanche à l’heure où certains se couchent… J’ai un rendez-vous d’amour, de fusion, d’harmonie totale… Une randonnée de 3 heures en forêt de Fontainebleau, pour assister aux habitudes matutinales des animaux.

A 5 h 45 (ben oui, le temps de me préparer, de remplir une thermos de café, de vérifier le sac à dos et d’y emmener la voiture), nous nous retrouvons à huit + le guide. Notre objectif : apercevoir cervidés, sangliers, renards et oiseaux avant que VTTistes et joggers n’envahissent les allées. Nous arborons tous fièrement notre paire de jumelles afin de ne rien perdre du spectacle, DES spectacles.

Le sol est humide des pluies de la veille, mais aussi des herbes couvertes de rosée. C’est autour des points d’eau que nous avons le plus de chance d’apercevoir les habitants de ces lieux.

Dès les premiers pas, nous sommes accueillis par une ribambelle d’écureuils qui se poursuivent joyeusement d’une branche à l’autre, d’un arbre à l’autre. Nous restons un bon moment à suivre le ballet roux d’une agilité et d’une légèreté incroyables.

Ils sont accompagnés de dizaines de pépiements d’oiseaux et d’un cri de coucou qui nous suivra tout le long de la balade, relayé parfois du bruit caractéristique du bec d’un pic sur l’écorce d’un arbre creux. Ces sons semblent amplifiés et démultipliés dans le silence absolu de l’aube.

J’apprécie la présentation imagée et respectueuse de Jérôme, notre guide, qui énumère avec gourmandise les familles : pic-vert, pic-noir, pic-épeiche, pic-épeichette… et nous indique leurs caractéristiques.


Cupules

Il apporte aussi quelques éléments de connaissances au sujet des arbres remarquables de Fontainebleau, notamment (et le rapprochement est savoureux) le « cyprès chauve » (rare conifère qui perd ses aiguilles) et le « chêne chevelu » (à cause de la cupule contenant le gland, hérissée de poils).

Nous assistons à l’envol de canards, aussi surpris que nous de cette rencontre, et à celui d’un superbe héron cendré que, bien sûr, nous effrayons malgré notre marche discrète.

Nous repérons plein de traces, toutes fraîches, aux abords des mares. Ce sont celles des animaux que nous cherchons désespérément, car Jérôme nous a appris comment les reconnaître. Mais de cervidés, point. Pas plus que de sangliers ou de renards. Ils ont sans doute été encore plus matinaux que nous…

Malgré cette légère déception, cette balade fut un délice pour mes yeux, mes oreilles, mon esprit et mon cœur ; et une confirmation s’il en était besoin : la forêt, c’est mon milieu naturel, mon point de ressourcement essentiel, incontournable, indispensable.


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