Sur le plateau de Coucy (Aisne) se dressent les impressionnantes ruines d’un château, dont les seigneurs, les Enguerrand, aimaient à se démarquer du royaume. Leur devise confirme bien ce défi : « Roi ne suis, ne prince,ne duc, ne comte aussi. Je suis le sire de Coucy ».
Et le donjon n’était pas en reste, qui soulignait cette rebuffade : il mesurait 54 m de haut, soit 20 de plus que celui du Louvre. C’était le donjon le plus important d’Europe.
Le château, comme bien d’autres, connut des vicissitudes au fil des siècles, mais fut classé monument historique en 1882. Le 27 mars 1917, 28 tonnes d’explosifs allemands eurent raison de son donjon et de ses tours. Les seuls travaux, depuis, ont consisté à déblayer l’amoncellement de pierres et à consolider les vestiges.
Une association pour la sauvegarde du château organise tous les week-end de juillet des animations dans la journée, ainsi qu’un spectacle « son et lumière » autour de l’histoire des sires de Coucy :
– animations de jour : métiers d’antan, cracheur de feu, équilibriste, saynètes villageoises, stands (tir à l’arbalète), camp de soudards, banquer du sire…
– spectacle « son et lumière » : si le thème prend pour base la réalité de l’histoire d’amour entre Enguerrand 1er et Sybille de Château-Porcien, le spectacle est loin d’être une reconstitution historique. Il devient un défilé débridé de monstres imaginaires, squelettes désarticulés, symboles surréalistes tombés de nulle part, effets pyrotechniques… Les choix musicaux sont surprenants également : du classique « décalé », du « faux classique », du folklore étranger (arabe, africain) du rock anglais, des percussions… Étonnant, mais pas vraiment déstabilisant pour qui s’attend à tout. Car le titre du spectacle est, à cet égard, très annonciateur : « l’Apocalypse ».
Il y a surtout la ferveur populaire (les 350 rôles et figurants sont tous amateurs), la créativité du metteur en scène, du décorateur, de l’ingénieur lumière, des costumiers… Bravo à la foi et à l’investissement en temps et en énergie.
Un réel mauvais point : l’outrancière et insupportable sonorisation. Des décibels inutiles, gâchant tout.
Mais jolie surprise finale : tous les personnages rassemblés au pied des gradins faisant la haie d’honneur et applaudissant les 1.000 spectateurs quittant le site après 2 heurs de couleurs, de mouvements, de lumière… et de bruit.
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Des images à foison sur le site : www.coucylamerveille.com
Et bien, je suis content que ce spectacle t’ai autant plu.
J’ai aussi été enchanté. C’était vraiment superbe. Cependant, je doit avouer que certaines scènes me sont complètement passées au-dessus de la tête (trop métaphoriques pour mon cerveau – gauche? 😉 – trop rationnel).
Pour ce qui est du niveau sonore, je partage ton avis. Au fait, pour info, certaines des musiques du style «faux classique» étaient tirées du Seigneur des Anneaux (version Peter Jackson).
Ciao