La gauche vertueuse…

Les socialistes, médiatiques ou obscurs militants, n’ont pas de mots assez forts pour dénoncer et fustiger la présence au gouvernement de personnalités issues de leurs rangs :

– traîtres
– ralliés alimentaires
– postes factices

La nomination d’hommes de gauche est, pour les socialistes, une opération de déstabilisation, destinée à semer le trouble dans le parti et chez les sympathisants pour en rallier à droite le plus grand nombre lors des prochaines législatives.

Ben oui, et alors ?

Le coup de génie de Sarkozy est multiple :

– ouverture au centre (un peu) et à gauche (et pas n’importe qui !)
– parité
– rajeunissement
– ménagement des régionalismes
– une forte touche « d’humain »
– ministère à part entière pour l’écologie
– double tête à Bercy
– les Affaires Etrangères à Kouchner

Au lieu de faire un constat amer, de brûler les sorcières et de s’en répandre dans les médias, les socialistes feraient mieux de balayer devant leur porte, bec cloué et tête basse, en s’activant pour la prochaine échéance électorale… et en trouvant des idées au moins aussi habiles et subtiles que celles-là.

Et, quitte à exclure quelqu’un, qu’ils commencent par régler leur compte aux Strauss-Kahn, Fabius, Jospin et autres Rocard dont le ralliement à Ségolène Royal n’a été qu’une façade durant toute la campagne (1).

Strauss-Kahn, livide et dépité, proposait au soir du second tour de « refonder » son parti (que ne l’a-t-il fait avant les élections !) et qu’il était « disponible » (ah, ce goût du pouvoir…). Idem pour Fabius : facile de parler de « gauche à terre » quand on en a été l’un des artisans !

Allez, les barbons du socialisme, les éléphants essouflés, partez en vacances… belles et définitives vacances !

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(1) Nietzsche disait : « On a beau mentir, on dit toujours la vérité avec la gueule qu’on fait quand on ment ».


One comment on “La gauche vertueuse…

  1. Bonjour,

    Je ne peux qu’être d’accord avec ce message.
    La gauche a décidément beaucoup à faire pour se reconstruire et surtout, il faut absolument mettre dehors tous ces éléphants inutiles, vestiges d’un autre temps et, surtout, incapables de reconnaître qu’ils ont été battus par plus fort qu’eux.

    Et encore, s’il ne s’était agi que de Sarkozy, l’amertume de la coupe eût été plus acceptable. Non, le plus gros problème de ces messieurs est probablement d’avoir été battus par une femme. Ce n’est pas pour rien qu’à leur manière ils se sont chacun consciencieusement appliqués à construire sa défaite, de François Hollande et ses petites phrases inappropriées ("Je n’aime pas les riches") à Lionel Jospin dont la froideur et le manque d’engagement n’ont d’égal que l’inimitié qu’il porte à celle qui a osé faire échouer le sublime retour à la De Gaulle qu’il préparait dans l’ombre depuis 2002, lui qui rêvait que le parti exsangue l’appelle à la rescousse. Je passe toutes les déclarations machistes et indignes d’hommes politiques qui se respectent à l’annonce de la candidature de Ségolène Royal, que ce soit Jean-Luc Mélenchon ("la présidence de la République n’est pas un concours de beauté") ou l’imbuvable, démodé, statique et bouffi Fabius ("qui va garder les enfants ?").

    Bref, après avoir tout fait pour faire échouer la candidate, voilà le PS, Hollande en tête, qui exclut un de ses plus emblématiques représentants, parce que l’outrecuidant a osé s’allier avec un homme de droite pour apporter ses idées et sa compétence au gouvernement Fillon.

    Toute ceci pourrait sembler amusant et simplement pathétique s’il ne s’agissait pas d’une réaction d’énervement et de jalousie consécutive au dépit de voir l’ennemi se livrer à une supposée entreprise de débauchage, entreprise par ailleurs couronnée de succès. Sacrilège !

    Dernière chose : combien a-t-il fallu de temps au PS pour exclure Georges Frêche ? Combien de phrases honteuses et pleines d’ignominie le président de la région Languedoc-Roussillon et député de l’Hérault a-t-il pu se permettre sans jamais être inquiété ? Pendant combien de temps François Hollande a-t-il supporté (et donc indirectement couvert) ses dérapages réguliers ? Pourtant, il n’aura fallu à ce même Hollande que quelques heures pour décider de l’exclusion d’un Kouchner qui a fait beaucoup plus pour la gauche que Frêches. Vous avez-dit illogique ?

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