Etat de grâce

La France a aidé le Tchad à remettre de l’ordre à sa frontière soudanaise. En remerciement, le Tchad envisage de grâcier les 6 condamnés de l’Arche de Zoé.Il est permis, et même légitime,  de se demander si l’intervention française résulte d’un accord « donnant / donnant », les deux présidents s’étant longuement entretenus au téléphone, paraît-il.Ainsi, personne n’est perdant dans l’histoire, tout le monde en sort la tête haute : le Tchad a rendu sa justice, la France a appliqué la peine (même aménagée au regard du droit français) selon les accords franco-tchadiens. Et puis, quand l’occasion s’est présentée, et dans le même cadre de coopération, Tchad et France ont négocié.

Il est également permis de se poser une autre question : cette occasion, si on l’avait, disons, un peu aidée ? Histoire d’avoir un argument solide dans la négociation.

La France-stratège déborde d’idées et de ressources. Elle a laissé passer l’orage, s’est bien occupée de ses ressortissants et les membres de l’Arche de Zoé ont beaucoup de chance. Ils ont même eu la clairvoyance d’opérer dans un pays avec lequel on peut toujours discuter.

Les habitants du Darfour, eux, n’entrent dans aucune équation.


Laisser un commentaire