La piste aux espoirs

Le titre est déjà, à lui seul, un symbole et une invitation.

L’auteur brosse un portrait à la fois impressionniste et concret de la vie d’un petit cirque sans envergure, dans lequel évoluent des personnages semblant typés, mais plus complexes qu’il n’y paraît.

Que dissimule Manon la trapéziste derrière son babillage incessant et sa vitalité montée sur ressorts ? Quel lourd secret maintient Baptiste le clown dans un mutisme obstiné ?

La piste aux espoirs

L’écriture de Rémy Viallet est fine et tonique, jonglant avec les formules, tour à tour poétiques, graves, tendres ou très drôles.

La mise en scène est dynamique et inventive, utilisant toutes les ressources, même cachées, d’une si petite scène. Et, lorsqu’un auteur doué met lui-même sa pièce en scène, on peut s’attendre à des trésors de créativité et d’audace. C’est le cas.

Manon-Mélanie d’Almeida et Baptiste-Yvon Carpier vous touchent au cœur par l’authenticité et l’épaisseur qu’ils donnent à leur personnage, leur art de distiller les émotions et leur restitution subtile et complice du texte. Ils accomplissent en outre la prouesse de rendre réels les autres personnages de la pièce, à jamais invisibles et pour toujours présents.

Il serait indélicat de raconter l’intrigue, d’autant qu’il s’agit d’un conte allégorique… Bon, d’accord, voici un indice : au pessimisme, au découragement et à l’amertume se substituent petit à petit prise de conscience, ouverture vers l’autre, confiance et foi en une vie meilleure.

Désespoir ? Des espoirs !

Et c’est au Guichet Montparnasse à Paris (15 rue du Maine), du mercredi au samedi à 20.30 – jusqu’au 26 juin 2010. Réservations : 01.43.27.88.61


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