France Inter…loquée

C’est la mauvaise blague du début de l’été. Nicolas Demorand file sur Europe 1 à la rentrée et abandonne les amoureux des levers intelligents, les forcenés de l’interview sans fard, les accros des commentaires pertinents et impertinents, les fondus de liberté d’expression.

Je ne peux pas lui en vouloir. Face à une direction au garde-à-vous devant le pouvoir, il avait le droit de vouloir respirer un autre air. Mais nous, auditeurs ravis des petits matins astringents, fervents quémandeurs de chroniques éclairées et grinçantes, qu’allons-nous devenir ?

Pour ma part, je n’ai guère envie d’écouter Europe 1, à cause des publicités débiles qui émaillent les émissions de grande écoute, surtout dans la tranche horaire que Nicolas Demorand va occuper.

En quelques années déjà, le « ton » Inter a bien pâli et le mouvement s’est accéléré ces derniers mois :

– rayée, la chronique subtile d’Alain Rey
– déplacée à une heure de pas-grande-écoute, « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet
– out « Rue des entrepreneurs » de Didier Adès et Dominique Dambert
– supprimées « Esprit critique » et « Et pourtant, elle tourne »

Heureusement, on annonce la venue d’Audrey Pulvar de 6 à 7. Encore une qui n’a pas la langue dans sa poche. Pourvu qu’elle fasse l’année… ou ne soit pas muselée.


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