L’expression « tête de Turc » n’est sans doute pas née par hasard : la Turquie s’obstine à ne pas reconnaître le génocide arménien. Et pourtant, la polémique n’a pas lieu d’être : les témoignages et ressources, ainsi que l’inaccessibilité des archives turques, sont éloquents et le génocide arménien est reconnu internationalement depuis 1985 (ONU – Commission des Droits de l’Homme).
La négation est la seconde mort d’un peuple massacré.
Une autre seconde mort est celle des Juifs d’Auschwitz. Le récent reportage de Télérama (n° M 02773-3231 du 14 décembre) donne froid dans le dos : pour 20 Euros, les tour-opérateurs de Cracovie emmènent les touristes à Auschwitz (60 km) pour une visite de deux heures. En 2010, 1,3 million de personnes ont ainsi visité l’ancien camp.
Les photos du magazine donnent envie de vomir : on y voit deux copines enlacées et souriantes sous la porte d’entrée de triste renommée où s’affiche toujours « Arbeit macht frei » ou encore un groupe de jeunes espagnols hilares sur les rails longeant le camp – voyez la version web : http://www.telerama.fr/monde/a-auschwitz-la-memoire-etouffee-par-le-tourisme-de-masse,76049.php
La banalisation est la seconde mort d’un peuple massacré.