Lincoln : avis mitigé

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Ceux qui, comme moi, ne connaissent pas ou peu les arcanes constitutionnelles et politiques du fonctionnement fédéral américain, ni les diverses personnalités impliquées dans le vote du 13ème amendement, seront désarçonnés pendant au moins une heure… Sans repères, comment comprendre ? Un exemple : les Républicains d’alors étaient les Démocrates d’aujourd’hui – et vice versa.

Le film ne s’adresse donc pas, d’emblée, à un large public, mais à des connaisseurs de l’histoire des Etats-Unis. De plus, Spielberg a choisi la voie de l’hagiographie : il brosse le portrait d’un homme simple, accessible, d’une force de caractère exceptionnelle qu’il cache sous un masque serein. Etait-ce le cas ? Certains passages sont terriblement convenus, soit dans les effets de caméra, soit dans l’attitude ou les paroles des personnages (première scène notamment).

Peu de scènes d’extérieur. Tout se passe dans les dialogues à la Maison-Blanche, au Congrès ou dans les appartements privés. Le parti pris d’un éclairage clair-obscur, rappelant l’école hollandaise de peinture, m’a gênée. Effet redondant censé montrer la gravité et l’incertitude de la situation. En revanche, les décors sont superbes.

C’est au moment où l’équipe présidentielle va à la pêche des 20 voix qui lui manquent et où s’ouvrent les débats au Congrès que le film a fini par m’accrocher, avec des dialogues particulièrement incisifs, ironiques, provocateurs, très créatifs.

La prestation de Daniel Day-Lewis, un de mes acteurs préférés, est magnifique. Mais je lui préfère encore celle de Tommy Lee Jones, ardent défenseur de l’abolitionnisme. On suit son bouillonnement progressif avec la sourde question du pourquoi. Et on comprend à la fin du film.

Ma conclusion : je vais compléter mes maigres connaissances sur les faits de l’époque et le positionnement des hommes qui ont participé à ce tournant historique. Puis je reverrai le film. Sans aucun doute avec un autre regard.


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