Ce 23 mars restera une sourde douleur dans mon coeur et ma mémoire : ma ville natale, Hénin-Beaumont, est tombée aux mains du Front National. Elle détient même le triste record d’être la 1ère ville basculant à l’extrême-droite au premier tour.
Je pense à mon père, mon grand-père et tous mes ancêtres avant eux, qui ont lutté au quotidien pour les libertés, la république et la nation.
Je pense à tous ces mineurs venant du Maroc, d’Algérie, d’Italie, de Pologne et d’ailleurs, qui ont contribué à l’économie et la culture de cette région arc-en-ciel et, de plus, ont participé à la résistance et à la libération de la France.
J’en veux à ces socialistes véreux qui ont détourné de l’argent de la municipalité, prêtant ainsi le flanc au mépris et à la méfiance ; j’en veux au Front National d’avoir exploité le juste désespoir d’habitants désarmés par la perte des industries régionales : mine, sidérurgie, métallurgie, textile ; et j’en veux aussi aux Héninois, aveuglés par leurs difficultés, qui se sont laissé dépouiller de leur maturité citoyenne, par un appel insidieux du FN à leurs bas instincts.
Je suis simplement effondrée.