Il y a plus de 40 ans, le 31 juillet 1972, cinq militants des droits des Noirs (1) fuyaient les USA racistes et belliqueux d’une manière spectaculaire : en détournant vers l’étranger, sans violence, un avion des lignes intérieures. Réfugiés à Alger, puis se cachant en France, ils sont restés clandestins jusqu’en mai 1976, date à laquelle quatre d’entre eux seront arrêtés.
Aussitôt les USA font une demande d’extradition pour ce détournement d’avion. George, lui, sera sous la menace d’une 2ème demande d’extradition, portant sur son évasion de prison en 1970, arrêté pour un vol qu’il n’avait pas commis.
Leur Comité de Soutien s’active pour que la France refuse les extraditions. Et la France ne cède pas à la pression américaine. Mais, selon les accords internationaux, elle les traduit en justice. Les « évadés » sont emprisonnés à Fleury-Mérogis. Le procès a lieu en novembre 1978 et la Cour reconnaît les motivations politiques des « Quatre de Fleury ».
Joyce Tillerson, Jean et Melvin McNair et George Brown prennent racine en France.
Ils ont écrit un livre choc : Nous, Noirs américains évadés du ghetto – épuisé, mais vous le trouverez peut-être encore dans les foires aux livres ou sur Internet…
George habitait Paris. Il n’a jamais pu mettre un pied hors de France : il était constamment surveillé par la CIA. Mais sa liberté était dans sa tête et dans les incessants échanges qu’il avait avec de nombreuses personnes, dont certaines réfugiées comme lui. Il a continué à militer pour les Noirs américains.
Sa mort à 71 ans, ce 9 octobre, le libère définitivement de la vindicte de l’administration judiciaire américaine.
George Brown s’est battu pour sa dignité et, par conséquent, celle de tous les Noirs. Son combat est loin d’être terminé : les droits bafoués des Noirs aux USA sont toujours d’une actualité brûlante.
Obama serait bien avisé de lui rendre hommage, avant de quitter la place…
______________
(1) On a écrit qu’ils appartenaient au mouvement des Black Panthers. C’est faux. Ils dénonçaient les violences faites aux Noirs, mais différemment.