Je sors de chez le coiffeur. Franchement, un bon coup de ciseau rafraîchit le visage et souligne l’allure. Je me sens même rajeunie. Je choisis une tenue de circonstance et procède à un léger maquillage. Et je suis contente : je peux me rendre à mon rendez-vous de travail en pleine confiance !
Trois heures plus tard, dans le métro. La réunion s’est bien passée et je réfléchis sereinement aux suites à lui donner. Le wagon est plein, mais pas bondé. Je me maintiens tranquillement au montant central. Le voyage sera court : 7 stations.
Soudain, du strapontin voisin, une jeune femme se lève et me propose de m’asseoir. Je lui dit « c’est gentil, merci » pour refuser, mais elle le prend pour un accord et s’éloigne en me souriant. Je m’assois, confuse, me demandant surtout si je parais si vieille que ça…
A l’approche de ma station d’arrivée, je n’y tiens plus et vais la voir, un sourire aux lèvres à mon tour : « J’ai été très touchée que vous me cédiez votre place. Mais, par curiosité, j’aimerais savoir quelle en était la raison, car il y avait peu de monde debout et aussi quelques messieurs assis qui auraient pu en faire autant, par galanterie ». Elle me répond que cela lui semblait normal.
Normal ? J’ose alors, sur un ton de boutade : « Je fais si vieille que ça ? ». Elle rit et me regarde franchement. « Mais non. Cela me semblait naturel ».
Je ne saurai rien de plus de ses motivations. C’est quand même peu banal, quand on se sent en pleine forme, bien mise et sans aucun signe de fatigue sur le visage et le corps, de se voir proposer un siège… juste par courtoisie.
J’en suis encore toute ébaubie.