Mon Richie en 2008, adorant se prélasser au soleil et humer le vent.
C’est la photo de lui que je préfère.
Je me suis préparée mentalement quand je l’ai vu décliner petit à petit. D’abord la cécité, qui lui faisait désormais refuser de sortir pour ses promenades-pipi, puis la surdité et la perte d’orientation. C’était un triste spectacle de le voir tourner en rond, ne sachant où aller. Il arrivait encore à se repérer un peu à l’odorat mais, là aussi, ses facultés olfactives se réduisaient et je devais le poser devant sa gamelle pour qu’il mange.
Oh, il a bien mangé jusqu’au dernier jour. Et pourtant, il n’avait plus que la peau et les os et il devenait difficile de pratiquer la perfusion quotidienne qui l’hydratait.
Mon Titi n’était pas malade, non. Il était VIEUX. 17 ans, l’équivalent humain de 84 ans. C’est un bel âge pour un yorkshire… C’est ce que tout le monde m’a dit.
Ces dernières semaines, il ne trouvait le calme que dans mes bras ou sur mes genoux. C’est dire la confiance et l’abandon qu’il avait vis-à-vis de moi. Un abandon tel qu’il m’arrivait de croire qu’il cherchait à mourir blotti contre moi.
Quand j’ai constaté qu’il n’avait plus la force de sortir de son panier et y faisait ses besoins, j’ai pensé avec tristesse et douleur qu’il fallait peut-être abréger sa vie. Mais j’ai continué le plus longtemps possible à changer sa couche, adapter son environnement. J’ai augmenté les câlins et les caresses. Lorsqu’il a commencé à gémir, par petits coups réguliers et las, j’ai su qu’une nouvelle étape vers la fin était franchie. Ma vétérinaire m’a confirmé la perte inexorable de ses facultés physiques et même mentales.
Hier, Titi est parti au paradis des très gentils chiens. Je l’ai tenu dans mes bras jusqu’au bout. Je ne veux penser qu’au moment où j’ai pris cette photo, aux promenades et jeux que nous faisions, au frétillement de joie qu’il avait à chaque fois qu’il croisait un congénère, chien ou chat.
Je disperserai ses cendres dans la campagne, en plein champ, là où aucun arbre ne cachera le soleil.