A toi, Notre-Dame de Paris

J’ai été baptisée et fait ma communion solennelle (tradition familiale plutôt qu’engagement religieux), mais je ne suis pas pratiquante ni même convaincue par toute la scénographie qui entoure une messe. Je suis en revanche très sensible à la beauté des églises (architecture extérieure et intérieure, décoration, ameublement et oeuvres d’art), à l’atmosphère de sérénité qu’elles dégagent et à la spiritualité à laquelle elles invitent. Et j’admire le travail colossal de nos ancêtres qui les construisirent.

C’est pourquoi l’incendie de Notre-Dame me touche au plus profond de moi. Ce produit de bâtisseurs, artistes visionnaires et techniciens multiformes, était un symbole de force, de résistance, d’immortalité. Et, comme toute église, c’était un refuge pour les  âmes perdues ou en quête de silence propice au repos de l’esprit et au recueillement.

ND intérieur dégâts

La flèche sera reconstruite (elle l’a déjà été), les voûtes et le toit refaits, mais la perte irrémédiable de la charpente médiévale est une douleur, la disparition d’oeuvres picturales un vide immense et les dégâts (encore non évalués) occasionnés aux trois orgues un choc terrible.

Comment une telle catastrophe a-t-elle pu se produire dans un pays moderne, un Etat et une ville engagés dans la protection et la valorisation de leurs monuments ? Je ne doute pas un instant qu’il s’agit d’une dramatique erreur humaine : le feu ne se déclare pas comme ça, sur un claquement de doigts, alors que des travaux de réfection étaient en cours, donc conduits par des hommes.

Le joyau gothique de Paris, connu et admiré dans le monde entier, vient de subir, à l’âge de 800 ans, une blessure que seuls des artisans sérieux, amoureux et respectueux de la beauté pourront guérir.

On dit que la reconstruction pourrait durer quelques décennies. J’ai bientôt 70 ans. Connaîtrai-je la nouvelle splendeur de Notre-Dame ?


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