Gisèle Halimi, passionnément

Nous quitte cette semaine une figure ô combien emblématique de l’engagement, de l’indépendance d’esprit et d’expression, du féminisme intelligent, pragmatique et mesuré, de la conscience aiguë que « justice » est loin de signifier « être juste ».

Gisèle Halimi, c’est le contre-exemple même des beaux-parleurs politiques, des manifestants casseurs, des grévistes jusqu’au-boutistes, des fatalistes défaitistes, des irresponsables de tout poil. Elle se battait en utilisant une arme incontournable : l’évolution de la législation ! Elle combattait l’injustice du droit en place pour le remplacer par une justice plus droite, plus adaptée à la réalité de la vie, à ses aléas et à ses dégâts.

Les victoires de sa prime jeunesse en Tunisie pourraient sembler dérisoires aujourd’hui (grève pour ne plus effectuer les tâches ménagères dont ses frères étaient exemptés, exil en France pour éviter un mariage forcé), mais à l’époque et dans une société où le simple fait d’être une femme dans une société patriarcale était une malédiction, ce sont des victoires hautement symboliques.

Le mouvement « Choisir », le manifeste des 343, création d’ATTAC (taxation des transactions financières), sont également l’expression de son engagement.

La voici, au fameux procès de Bobigny de 1972, où elle répond brillamment à l’accusateur public en lui retournant l’accusation… et gagne la partie :

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Cette retentissante victoire donnera la voie à la dépénalisation de l’avortement, menée par une autre lutteuse pour les droits des femmes, Simone Veil.

Adieu, Madame. Adieu, Maître. Les femmes vous doivent leur dignité.


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