Sortez couverts !

Franchement, porter un masque partout et en toutes circonstances n’est quand même pas une contrainte liberticide !

Certes, c’est gênant, inconfortable, inesthétique même, mais c’est un tout petit sacrifice que chacun peut aisément supporter pour éviter la propagation de l’épidémie. Et je pense même qu’il aurait dû être obligatoire dès le déconfinement !

Cet été, je suis intervenue plusieurs fois auprès de personnes qui ne respectaient pas le panneau « Ici, le masque est obligatoire ». Selon le degré d’éducation ou de sentiment de culpabilité, les réponses allaient du haussement d’épaules à la volte-face muette, de la moue désolée à cette phrase-alibi tellement justificative : « je ne peux pas respirer »…

Lors d’un concert, quatre personnes devant moi avaient positionné leur masque sous le menton (quelle élégance !) ou simplement sur la bouche (quelle ignorance !). Voici le dialogue :

Moi : Bonsoir. Y a-t-il une raison spécifique pour que vous ne portiez pas votre masque ?
Eux : Nous sommes au premier rang. Il n’y a personne devant nous.
Moi : Mais le masque est obligatoire ici. Regardez, tout le monde en porte malgré la chaleur étouffante et ils acceptent les règles.
Eux (bottant en touche) : Alors, allez dire aux artistes d’en porter un, eux aussi !

Les artistes (un chanteur, une harpe et un violoncelle) étaient placés à au moins 5 mètres du premier rang… Et, justement, puisqu’il y avait un chanteur, il valait mieux porter son masque ! Sidérée par la dernière remarque, je suis restée coite… jusqu’à ce que je décide d’aller voir les organisateurs pour leur raconter la scène et leur demander d’intervenir.

Idem lors d’une sortie en bateau : petite croisière de 3 heures sur la Seine aux alentours de Rouen. J’étais seule sur le pont et avais retiré momentanément mon masque pour bénéficier du souffle d’air bienfaisant sous la canicule. A l’approche de l’accostage, je prends une photo du joli village, but de notre voyage, et je sursaute en entendant soudain tousser copieusement derrière moi. Je me retourne : un monsieur âgé, le masque sous le menton, était à moins d’un mètre de moi pour prendre également une photo et crachait ses poumons de vieux fumeur (toux très caractéristique). J’ai ravalé ma colère et lui ai fait gentiment (mais froidement) la remarque qu’il ne respectait pas les consignes de distanciation et de gestes barrière. Il m’aurait simplement tapé sur l’épaule et montré son appareil, je lui aurais cédé ma place aussitôt pour qu’il puisse, comme moi, immortaliser le paysage qui s’offrait à nos yeux…

Que d’inconscience ! Que d’imprudence ! Que d’égoïsme ! A croire que ces gens souhaitent un reconfinement général et de nouveaux cas d’hospitalisation pour pouvoir, à nouveau, applaudir les soignants à 20 heures, sur leur balcon !

Avec des incidents de ce genre, la France n’est pas sortie de l’épidémie. Et je suis satisfaite que le Gouvernement, enfin, prenne des mesures plus strictes.

Portons un masque, que diable ! Ce n’est pas une atteinte aux libertés individuelles. C’est une mesure de respect des autres et également de soi-même !


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