Chant choral et Covid…

Depuis un an maintenant (je ne compte pas le court déconfinement de mai-juin 2020), tous les chœurs amateurs de France et de Navarre sont à l’arrêt.

Certes, c’est moins dramatique que pour les restaurants, les services, les petits commerces et les lieux culturels, dont la survie ne peut pas s’accommoder d’un arrêt d’activité.

Mais, ne plus exercer un loisir qui rassemble la passion, la convivialité, la recherche de l’harmonie, l’approche d’œuvres vocales plus belles les unes que les autres, les concerts dans de magnifiques lieux, le partage avec le public, c’est un manque profond. Il y a eu, certes, de très belles réalisations de chœurs en distanciel diffusées sur Internet, mais le travail vocal en groupe avec un chef et un répétiteur est tellement plus motivant et chaleureux !

Et la pratique vocale n’a pas été oubliée par les professionnels de la musique. En témoigne une étude approfondie menée non pas par un collectif de musique vocale, mais par… la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale ! En lien avec des partenaires institutionnels, laboratoires de recherches, spécialistes des aérosols et de la dynamique des fluides, médecins et professionnels de la modélisation numérique, cette organisation nous a montré, ce soir, le résultat de ses travaux dans un webinaire très intéressant qui permet non seulement de faire le point des connaissances techniques sur le comportement des particules et leur propagation, mais offre des perspectives pour les gérer et des propositions concrètes permettant d’envisager la reprise des répétitions musicales dans les meilleures conditions sanitaires possibles.

Oui, il est POSSIBLE de reprendre une pratique chorale en respectant strictement les recommandations suivantes :

– le masque reste (encore et toujours) indispensable ; chaque type de masque a ses avantages et ses inconvénients, mais le porter est essentiel (on suggère d’ailleurs d’en utiliser 2 ou 3 par répétition pour ne pas être gêné par la condensation, mais sont à proscrire les masques faits « maison », inopérants contre les particules fines)

– une distance de 1,50 m entre deux chanteurs et de 2 m dans le sens de la voix est recommandée

– un lieu de grand volume est nécesaire, l’idéal étant d’avoir en plus un système performant de ventilation et de renouvellement d’air

– réorganisation du travail vocal en le fractionnant et également multiplication des pauses en faisant sortir les choristes et en aérant les locaux à chaque fois

– généralisation des tests antigéniques systématiques avant chaque répétition ; même s’ils sont moins affinés que les tests PCR, ils ont deux avantages indiscutables et fondamentaux : le résultat est quasi-immédiat (15 mn) et permet de diviser le risque de contamination par 5 !

Et les concerts, me direz-vous ?

C’est un domaine qui ne ressort pas seulement du chœur, mais aussi de l’organisateur : définir une jauge de public, aménager la distanciation, gérer les flux d’entrée et de sortie du concert, aménager les conditions de réservation de places, adapter la durée des œuvres et les temps d’entracte. Les églises et les salles de concert sont assez vastes pour évacuer les émissions de particules car la chaleur corporelle, la ventilation et la dilution empêchent leur surconcentration et les évacue naturellement vers le haut.

Et j’ai appris avec surprise qu’un décret (pardon d’en avoir oublié la référence) stipule que les amateurs peuvent participer à une représentation publique s’ils collaborent avec une formation professionnelle ! C’est le cas des chœurs amateurs, qui chantent très souvent avec des orchestres professionnels…

Les chercheurs travaillent actuellement à formaliser un protocole à ce sujet et en soumettront le principe aux autorités compétentes. Quel espoir pour une rentrée automnale en musique !

HAUTS LES CHŒURS !


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