Comment gâcher un bon moment…

Pour la première fois depuis de nombreux mois, j’ai déjeuné au restaurant. Une sympathique terrasse, située en lisière du joli square devant la mairie, attendait ses clients depuis bien longtemps. Il avait fallu réserver, bien sûr.

Temps splendide (grand soleil et légère brise), beaucoup de monde (à distance respectueuse !) et un ballet de serveurs attentionnés, mais un peu rouillés par la longue inactivité quand même…

Et c’est ce constat qui nous a amenées, ma compagne de table et moi, à échanger avec nos voisines. Je m’attendais à des propos modérés, empathiques, générés par le plaisir de faire un repas savoureux comme au bon vieux temps !

Que nenni. Nos voisines n’ont pas arrêté de critiquer les retards de commande, l’alternance des serveurs, l’oubli de quelque verre par-ci, de pain par là.

Je comprends bien l’impatience des clients à déguster leurs plats, après des semaines et des mois d’impossibilité de se restaurer hors chez soi. Mais quand même ! Au lieu de d’apprécier ce moment ineffable de retrouvailles avec une vie « normale », d’être reconnaissantes du beau temps retrouvé, du cadre bienfaisant, de la nourriture appétissante et de la subtilité du vin, il a fallu qu’elles râlent !

Lasse de ce lâcher de commentaires déplaisants, j’ai dit en riant : « Bon. Et si nous profitions simplement de l’instant présent ? ».

Comme dirait Souchon : « carrément méchant, jamais content »…


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