Bienvenue aux urgences !

Larousse : « caractère de ce qui est urgent, qui ne souffre aucun retard » et, plus spécialement pour le domaine médical : « situation pathologique dans laquelle un diagnostic et un traitement doivent être réalisés très rapidement ».

Hélas, quand on a affaire au service d’urgence d’un hôpital, on peut observer que ce n’est pas le cas… Ce n’est pas tant les retards de diagnostic et de traitement qui me choquent, c’est surtout la non-prise en compte de la douleur. Et pourtant, le serment d’Hippocrate stipule : « Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice« .

Est-ce répondre à ce principe que de laisser les gens souffrir une ou deux heures (parfois plus) avant de leur donner un antalgique ? On sait bien qu’en entrant  dans un service d’urgences d’un hôpital, on risque d’attendre plusieurs heures car les cas sont très nombreux, très variés, se télescopent parfois et qu’il faut en passer par « la procédure » (remplissage de dossier, prise des constantes, attente d’un box d’examen). Mais faut-il pour autant que les médecins, les internes et les infirmiers, une fois un patient mis sur le brancard, le laissent souffrir jusqu’à ce qu’ils puissent « s’en occuper » ?

Il est 20 h. A côté de moi (qui venais pour une crise de coliques néphrétiques – et ce n’est pas drôle du tout, croyez-moi !), un jeune homme tombé d’un arbre, le poignet cassé en deux endroit formant un « Z » et l’épaule a priori démise, qui gémissait et pleurait de douleur. Encore à côté, une dame souffrant d’une possible fracture de côtes, qui attendait depuis 8 heures qu’on s’occupe d’elle. Et moi, bien sûr, me tordant sous les coups de couteau insupportables de ce petit caillou coincé dans l’uretère, qui n’avait que faire du traitement que mon médecin m’avait prescrit deux jours plus tôt !

Il a fallu 1 h 30 pour qu’un médecin vienne me voir, plus 3/4 h supplémentaires avant qu’un infirmier vienne me poser la perfusion d’antalgique. Et ce pauvre jeune homme a attendu encore plus que moi…

Ce qui est pire, je crois, c’est l’attitude des soignants : sont passés et repassés 8 à 10 infirmiers + 4 ou 5 internes qui n’ont pas pris la peine de nous regarder, de nous accompagner, de montrer un peu d’empathie, de RASSURER. A cette question que j’ai posée en arrêtant une infirmière qui s’activait dans le couloir : « quand m’installera-t-on la perfusion annoncée par le médecin il y a plus d’une 1/2 heure ? », elle m’a répondu :  » il faut attendre ». Vlan ! Qu’est-ce que 2 secondes d’arrêt près d’un brancard pour montrer que vous n’êtes pas transparent, qu’on s’occupe de vous, même si c’est long ?


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