Ciné-concert

A l’époque du cinéma muet, le manque de son était compensé par l’amplification des gestes et du regard des acteurs, ainsi que par des « intercalaires » écrits permettant au public de comprendre les dialogues. En plus de ces spécificités, la musique avait une importance capitale car elle contribuait grandement à l’atmosphère du film.

Le piano et l’orgue de cinéma étaient les vecteurs indispensables à ce « complément d’âme ». Les artistes faisaient montre d’une incroyable capacité à improviser sans répit durant plus d’une heure sur les images qui défilaient. Cet usage s’est perdu petit à petit, notamment parce que l’orgue de cinéma a été considéré comme moins noble que l’orgue liturgique… Et pourtant, il disposait de moyens expressifs très particuliers : rythmique, bruitages, etc.

Cet art n’est pas complètement perdu et on peut se réjouir que l’orgue liturgique rende justice à l’orgue de cinéma disparu pour accompagner la diffusion de films muets.

C’était le cas hier : j’ai assisté à la diffusion, dans une église, du film « Le fantôme de l’Opéra », accompagné à l’orgue de tribune par un organiste « traditionnel » (liturgique) passionné de films muets et rompu à les accompagner. Nous n’avons bien entendu pas pu le voir jouer mais sa musique était constamment au service de l’intrigue et c’est une véritable performance que de tenir les claviers sans discontinuer et en renouvelant constamment les thèmes musicaux. Chapeau !


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