Cinq mois d’exil…

Cette jeune femme qui tient un enfant de 3 ou 4 ans par la main attend comme moi l’ouverture des portes du petit supermarché. Mais patatras, la canicule a déréglé le système informatique : le magasin ne peut pas ouvrir et aucun délai n’est donné. Les gens qui attendent s’en vont, mais elle reste là. Je vais vers pour lui expliquer ce qu’elle n’a peut-être pas entendu. Mais elle me répond en anglais qu’elle ne parle pas français. Aussitôt, je lui relate la situation en anglais.

Et j’apprends qu’elle est Ukrainienne, a fui son pays début mars, quelques jours après l’invasion du pays par la Russie. La conversation s’engage naturellement et elle raconte ce qu’elle a vécu, images de son téléphone portable à l’appui. Ce qui semble incroyable, c’est qu’elle parle sans animosité, sans larmes, juste avec un regard incrédule et un sourire presque fataliste. Elle me semble d’une force mentale hors du commun et me dit qu’elle remercie la France de son accueil. Son petit garçon est lui aussi serein et souriant. Il commence à apprendre le français et me salue dans ma langue.

Comble d’émotion.


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