Avortement constitutionnel

Si l’Assemblée Nationale a ouvert la voie à l’intégration de l’avortement dans la Constitution (1) par une proposition de loi « visant à garantir le droit à l’interruption volontaire de grossesse », l’affaire n’est pas encore dans le sac car le Sénat doit se prononcer sur le projet.

J’avoue ne pas bien comprendre cette démarche. L’IVG, en France, est déjà garantie et protégée depuis la loi Veil de 1974. Le fait de l’inscrire dans la Constitution ne fait que verrouiller cette disposition avec la seule caractéristique qu’aucune autre loi ne puisse restreindre ou interdire le recours à l’avortement.

Déjà, certaines femmes avortent par « commodité », soit parce qu’elles n’ont pas pris conscience des risques engendrés par les rapports sexuels, soit parce qu’elles ont un esprit « Kleenex » bien peu mature.  Si l’IVG devient constitutionnelle, il n’y a plus de frein à l’irresponsabilité.

J’aurais nettement préféré, sur le plan déontologique, que nos institutions se penchent plus sur la contraception. Certes, on ne voit pas bien comment la contraception pourrait faire l’objet d’une loi et, a fortiori, entrer dans la Constitution, mais je doute fort que constitutionnaliser l’avortement soit un progrès sociétal.

Pour paraphraser une phrase publicitaire : « Si tu ne veux pas d’enfants, avorte »… Cela me semble une solution de facilité qui masque l’incompétence de nos institutions en matière de prévention et de pédagogie.

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(1) 337 voix pour, 32 contre et 18 abstentions


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